On ne dit jamais: Et si j’avais moins de temps !
« Attrape moi » dit le temps !
Pourquoi faire ? répond l’homme pressé, « je suis comme toi, je n’ai pas le temps, j’ai tant de choses à faire, tant de choses importantes à accomplir » »
« et puis je suis moi-même très important.e ! J’ai des obligations qui m’obligent. » Et toi tu me demandes de t’attraper, c’est comme si tu me disais « arrête moi, arrête les aiguilles de la montre universelle » ! Mais c’est tout simplement impossible ! Je suis couplé.e au temps qui s’écoule ».
On dit parfois que le temps a passé. Le temps serait donc fini, terminé, derrière moi ? Et quand je dis que je n’ai pas le temps, je parle bien du temps présent, de maintenant, le temps qui file trop vite. Le temps se détacherait alors de moi, moi qui cours devant ? Et plus je le distance plus j’accrois la distance entre mon passé récent et mon présent maintenant. Si c’est possible, si ma foulée le permet, j’accélère la cadence pour bien marquer que je suis maître.sse de temps. Le temps qui passe ne me fait pas peur, le temps qui reste m’inquiète bien plus. Que me reste t-il alors ?
La mémoire ? Les souvenirs ? L’empreinte du temps en nous, sur nous ?
Ah ! Ce temps est une denrée fluide. Impossible de le saisir à pleines mains ! Voudrais-je l’attraper avec mes mains qu’il se glisserait entre mes doigts comme un poisson mouillé ! Le temps s’enfuit sans m’attendre…
Et si j’essayais à plein corps ?
Ah ! Oui cela ne fait aucun doute, il se laissera appréhender.
Car mon corps n’est pas que charnel, il est aussi spirituel.
Le temps se laissera alors apprivoiser, en douceur comme un oiseau délicat…que nous ne mettrons jamais en cage, car la cage tuerait l’oiseau.
Notre temps « présent » est précieux. C’est le seul qui nous appartienne vraiment. Le passé appartient au passé et le futur appartient au rêve.
Notre montre s’est arrêtée, elle a perdu ses aiguilles !
Vivons maintenant, hors du temps, quelques instants.
Méditons, contemplons notre Présent dans toutes ses dimensions
Vivons à plein temps !