Je ne veux pas parler de trônes de reines ou de pharaons, ni de trônes d’anges. Je ne veux pas parler non plus de fauteuils de Présidents, ni des fauteuils qui existent dans tous les styles, des modernes, des classiques, des baroques, des confortables et des jolis mais pas confortables du tout. Je ne veux pas faire la réclame de tous ces sièges dont nous nous servons usuellement pour nous reposer, nous prélasser en famille ou entre amis.
Je veux vous parler de mon « fauteuil roulant » pour personne en situation de handicap, momentané. Pour quelques semaines il est devenu aussi précieux que mes jambes et mes pieds. Sans lui je serai complètement à la merci des béquilles qui m’arrachent les épaules et raidissent mes cervicales.
Quelle merveilleuse invention ce fauteuil roulant à propulsion manuelle (c’est son nom précis). Grâce à lui je peux me déplacer à la force de mes seuls bras et mains, en toute sécurité à l’intérieur de ma maison et à l’extérieur…grâce à un pousseur !
Depuis que j’ai rejoint le club PMR (personne à mobilité réduite) je m’aperçois combien le regard des personnes pèse sur moi, à moins que c’est mon regard à moi qui ait changé et que je vois le monde des valides avec le regard d’une personne qui a perdu son autonomie de déplacement.
Je vois bien, il existe une plus grande attention de la part de certaines personnes à mon égard. Chez la plupart des gens il y a un regard bienveillant et aidant lorsque, par exemple, je peine à attraper un produit en rayon. Derrière un comptoir lorsque je me retrouve le nez à la hauteur du comptoir, comme un enfant. J’ai dix ans ! On se penche avec gentillesse vers moi, avec un peu de pitié aussi, pour me servir. J’attire l’attention bien malgré moi. J’ai aussi vu des personnes insensibles à ma condition, je ne dois pas les gêner dans leur déplacement de gens pressés. Je ne juge pas, peut-être étais-je moi aussi de ces gens là avant ! Dans mon fauteuil de l’humilité je prends toute la mesure de ce que représente, pour une personne en situation de handicap, d’être différente de la majorité et d’avoir besoin de l’aide physique de personnes valides. Je m’aperçois aussi du chemin qu’il reste à faire pour que nous puissions avoir accès aux commodités dans l’espace public.
Depuis mon accident, mon mari aidant aussi a changé son regard. Avant lorsqu’il ne trouvait pas à se garer, il trouvait toujours qu’il y en avait beaucoup de trop de places de stationnement pour personnes PMR. Aujourd’hui il apprécie de pouvoir me « décharger » juste devant ou à côté de la sortie ou de l’ascenseur !
Promettez vous, n’oubliez jamais, vous qui vous déplacez comme bon vous semble, de respecter les emplacements PMR ! Je vous dis Merci.
Et un peu d’histoire :
LE FAUTEUIL ROULANT qui a révolutionné la vie de millions personnes en situation de handicap physique à travers le monde.
Le tout premier fauteuil roulant, digne de ce nom, a été inventé en 1554, pour Philippe II, roi espagnol. L’un de ses serviteurs lui construisit un fauteuil matelassé à roulettes, car il souffrait de la goutte. Pendant longtemps, le fauteuil roulant, petit trône à roulettes, était réservé à l’élite ou la noblesse.
En 1655 Stephen Farfler, un horloger allemand paraplégique, construisit le 1er fauteuil à propulsion manuelle, qui ressemblait à un petit bolide sur un châssis à 3 roues qui avançait à l’aide d’une manivelle activée par le pilote du fauteuil.
Vers la fin du 18e siècle, les diverses versions de fauteuil roulant devinrent plus confortables et pratiques. Quand la nécessite se fait inventive ! Les fauteuils étaient également utilisés sur les champs de bataille pour transporter les mutilés. En 1916, on les munit pour la première fois d’un moteur. En 1933, les inventeurs américains qui formeront la compagnie Everest & Jennings produisirent le premier fauteuil roulant « pliable », plus facilement transportable. C’est en 1950 que le premier fauteuil électrique vit le jour. Inventés par le Canadien George Klein, ces fauteuils furent notamment utilisés par les vétérans de la Deuxième Guerre mondiale. À la même époque, le fauteuil roulant était intégré dans le domaine du sport, pour la première compétition parasportive de basket en fauteuil roulant à Londres.
Et on n’arrête plus le progrès ! Aujourd’hui la Joëllette permet de partir à l’aventure dans la nature, sur tous les terrains ! C’est un fauteuil de randonnée qui nécessite des accompagnateurs.