Notre corps est notre maison

Du fond de ma caverne

La caverne comme centre
Les tout premiers hommes étaient déjà capables d’adaptation, sinon nous ne serions pas là aujourd’hui pour en parler ! Ils ont survécu à beaucoup de dangers naturels et conflictuels. Ils ont appris à se battre et surtout à chercher des endroits pour « se reposer en sécurité ». Notre besoin de chercher protection derrière des murs de terre, de bois, de pierre nous vient de loin.
Nous avons très vite construit l’abri où nous pouvions cacher notre vulnérabilité et retrouver des forces. Un coin tranquille pour nous alimenter, panser nos plaies, pour nous reproduire et donner naissance et souvent pour y mourir.

Avec les catastrophes naturelles, les crises économiques et les guerres qui nous cernent aujourd’hui, nous savons combien tout cela est fragile et qu’en une nuit (qu’en un instant) notre maison peut voler en éclat. Et la première chose que nous faisons c’est reconstruire, l’abri, la tanière ou la maison !
Au temps de notre jeunesse la cabane ou la tente abritaient nos jeux d’enfants, aujourd’hui elles servent d’habitat aux plus fragiles de notre société. Toujours nous chercherons cet abri sécurisé, ce toit protecteur, même dérisoire comme une plaque de tôle ou de carton, lieu de mémoire de notre histoire personnelle. Nous avons besoin d’un refuge pour y accueillir nos rêves et nos espoirs, pour nous ressourcer, pour nous reposer et si possible guérir, pour y construire ou pour y cacher les récits de notre vie.

La caverne comme trou
Pour Platon la caverne représente aussi la grotte symbolique où l’homme enfouit ses peurs et ses craintes, parfois très lointaines, voire inconscientes. Là où il cache son ignorance en ne voulant pas connaitre le lieu où se trouve la lumière. Pour trouver cette lumière il lui faut sortir au grand jour ou du moins s’approcher de la sortie pour quitter l’obscurité du fond et accéder à la lumière du jour, aussi ténue soit-elle. Le dévoilement de la conscience passe par ce mouvement vers la co nnaissance, avec l’audace de quitter notre zone de sécurité, avec le courage de nous extraire du fond rassurant pour approcher l’inconnu du dehors.
Les mythes d’origine universels ainsi que la fascination de la nature (et de la nature des choses) ont permis à l’homme d’accéder à une meilleure compréhension de son milieu et de son environnement en se hissant vers de nouveaux champs de connaissance, en faisant des expériences nouvelles, en osant braver les interdits…

Soyons lucides, durant toute notre vie terrestre nous ne cessons d’entrer et de sortir de la grotte. Nous oscillons entre lumière et pénombre. A chaque fois que nous imaginons détenir la vérité, elle nous échappe au bout de quelques épreuves et le doute s’installe à travers les questions existentielles qui nous déplacent, qui nous bougent et qui nous rendent par la même occasion un peu plus humains … Ne doutons pas, ce doute est créateur !
En créant des passerelles avec le surnaturel et le sacré… avec la poésie et tous les arts… peut-être avons-nous simplement besoin de transcender notre condition humaine et mortelle ?!

…et pourtant si on y réfléchit bien, notre réalité-vérité n’est-elle pas comme le temps qui s’écoule ? Elle fluctue, elle avance, elle évolue, elle innove, elle créée, elle chute mais ne se reproduit jamais à l’identique. Quoi qu’il en soit ça vaut la peine de tenter l’aventure, non !?




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