Voilà ça vient d’arriver ! En un clin d’œil j’ai passé de personne valide à personne à mobilité réduite en me faisant une entorse avec fracture de la malléole externe de la cheville droite avec immobilisation stricte pendant un mois.
Après le choc initial et la douleur qui va avec, j’ai passé quelques jours dans un état de stress et de culpabilité assez pénible. Mon corps a subi un choc, mon esprit aussi.
Plein de questions m’ont traversé la tête : est ce que j’aurais pu éviter l’accident ? pourquoi est-ce arrivé à cet endroit, à ce moment là ? J’ai arrêté de me poser des « pourquoi » car aucune explication ne me rassure ! Un accident est toujours un évènement qui fait irruption dans nos vies de façon fracassante.
Depuis je mets toute mon énergie pour m’adapter à ce nouvel état de personne dépendante, c’est à dire à la diminution soudaine de mon autonomie corporelle. Chacun de mes mouvements doit dorénavant être pensé, anticipé, calculé. Je suis, comme jamais, dans un état de pleine conscience aigüe ! A l’heure où je vous écris j’en suis au stade de l’acceptation de ma situation qui implique que mon temps et mon espace soient rétrécis à l’instant présent et au jour le jour…
De façon plus concrète, je suis réduite à demander de l’aide pour presque tout ! Pour les gestes les plus simples de la vie…pour la toilette, pour ramasser un objet, pour préparer un repas, me conduire à tous les rendez-vous. Je m’estime chanceuse car mon mari est dans une grande disponibilité, il est devenu mes jambes, mes bras et mes mains. Bref tous ces membres qui nous donnent la liberté de mouvements et permettent de nous déplacer.
C’est une grande leçon d’humilité, même dans la communication avec la personne aidante. En tant que personne diminuée je dois savoir demander avec patience et douceur & je dois être capable de manifester ma reconnaissante avec des paroles et des petits gestes. Tout cela participe à adoucir les moments de doute, de déception et de frustration que je traverse. Et je vous le savez bien il faut reconnaître et regarder bien en face nos émotions. Alors, lorsque je lève la tête, je vois des grappes entières de ballons blancs qui flottent au dessus de moi !
Vous l’aurez compris, je pratique assidument la sophrologie chaque jour et chaque nuit.
Je sais que tout ce que je respire soigne ma cheville, mon corps et mon esprit.
Tout ce que je pense, panse mes blessures, physiques et morales.
Il me suffit donc de patienter tranquillement jusqu’à des jours meilleurs !