Le désir de silence donne des ailes

Faire silence dans ma tête ! Une illusion ou un désir ?
Pendant nos séances de sophrologie nous arrivons plus ou moins à tenir à distance nos pensées envahissantes, dérangeantes…mais nous savons bien que ce n’est que pour un temps bien précis et souvent bien court !  Et c’est pire pendant une nuit d’insomnie lorsque les images et les idées s’entremêlent et s’enchaînent de façon anarchique. 
La semaine passée j’ai fait un petit séjour sur « l’île de Saint Honorat » que j’appelle « l’île du silence » qui fait partie de l’Archipel de Lérins. Des moines y vivent et y prient toute l’année. L’expérience du silence (seule exigence au sein du monastère) a renforcé ma conviction que le silence intégral, de la parole et des pensées parasites, était mission impossible au delà de 10 minutes, pour les gens ordinaires comme moi ! Et pourtant j’ai ressenti une belle émotion positive par le simple fait de désirer, de chercher à créer du silence dans ma tête.
Le fait de marcher en pleine conscience en sentant mes pieds se déroulant l’un après l’autre lentement, des talons jusqu’aux orteils, m’a fortement aidée à entrer dans une dynamique de lâcher prise. Je me sentais « bien », c’est à dire je ressentais un équilibre (presque parfait) entre mon corps et mon esprit. J’étais en harmonie avec mon environnement et en paix avec moi-même.
J’avançais doucement sur le sentier unique de l’île, en mettant alternativement mes pas en cohérence avec ma respiration tranquille (sur 2 temps comme nous le faisons en séance). Lorsque ma respiration avait trouvé sa cadence régulière j’ai orienté mes yeux en pleine conscience vers le ciel, la terre, les fleurs, les buissons et les pins centenaires caressés par la lumière du couchant. Je sentais la douceur du soleil méditerranéen sur ma peau. Se sont ajoutés les parfums alentours que humait mon nez, celui du chèvre feuille et des glycines opulentes et des sous-bois après l’orage. Puis j’ai ouvert de façon attentive mes oreilles. J’ai choisi d’écouter mes pas sur la terre sèche et le vent qui remuait les branches ou bien je rejoignais les sons diffus du chant des oiseaux et le bruit des vagues cachées par la végétation. La complexité et la beauté de la nature m’ont mise dans une joie complète, profonde qui dépassait ma présence même en ces lieux. La notion du temps qui s’écoule s’est évaporée. L’instant présent me comblait. Je me sentais vraiment, simplement BIEN !
Je m’autorise alors, à écrire ceci : toute vivance est le fruit d’un désir. Le désir d’entrer dans une autre relation avec moi même et le monde qui m’entoure, le désir qui donne et ouvre les ailes de la liberté.
Bien sûr nous ne sous-estimerons pas l’aide des exercices de visualisation et surtout celui du  » ballon blanc » qui sont très efficaces pour faire taire nos pensées ritournelles, nos idées ou nos images intrusives.
Je vous invite à faire l’expérience pendant quelques minutes de la marche consciente (dans un jardin, un parc, une rue tranquille) avec une respiration lente…en trouvant votre rythme… à l’écoute de tous vos sens. Vous pouvez commencer par le regard, puis ouvrir sur l’odorat, continuer avec l’ouïe et sentir l’air sur la peau…  Faites-vous simplement plaisir !

Rappelons nous que rien n’est gagné, ni perdu d’avance mais tout devient possible si nous le souhaitons, raisonnablement !

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