Phénoménologie de l’irréel

5ème jour de confinement
Nous sommes au 21ème siècle
Un samedi
le 21 mars 2020
1er jour du printemps
6 heures du matin

Je suis dans la ville,
Je me réveille dans ma ville, je la connais bien maintenant
J’attends le bruit des premières voitures, rien
des camions au loin, rien
J’attends le bruit de moteur des avions qui traversent le ciel, rien
Où suis-je donc ?
Je me suis trompée de lieu ? d’espace temps ?

Mes oreilles doivent s’habituer à ce silence irréel et pourtant bien réel. J’apprends à écouter le bruit du Silence

Mes oreilles sont toutes neuves, elles découvrent à nouveau ce qu’elles n’auraient jamais dû perdre
le chant des oiseaux qui chantent toute la journée
le vent dans les arbres
Les bourgeons déjà prêts exultent
Tous les merles sont sortis des cages
Les hirondelles sont en fête
Et même si je ne peux aller les admirer sur place, je sais que les fleurs se préparent à une explosion de couleurs
La nature entre dans la ville, dans nos rues, dans nos maison

Comme au 1er matin du monde

L’air a retrouvé sa pureté virginale
Sa transparence, son parfum sans odeur de gaz d’échappement

INSPIRONS à plein nez
EXPIRONS à plein poumons
Ouvrons nos fenêtres
RESPIRONS avec tout notre corps

J’en suis toute étourdie de bonheur !

Quand je reviens à moi…
Mais où donc sont mes frères et sœurs humains ?
Personne dans les rues, personne dans les jardins

Déjà ils me manquent !
Déjà vous me manquez !

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