Pour quitter les chemins de servitudes imposés par les médias, par les autres, par ceux qui dictent nos besoins, osons emprunter de nouveaux chemins de réflexion, osons puiser des idées revisitées hors des sentiers battus. Osons être créatives et créatifs.
Osons faire du neuf avec l’existant. Osons imaginer avec les valeurs qui sont les nôtres.
Osons tricoter un nouvel ouvrage avec nos expériences, nos nœuds, nos fils de couleurs différents. Et si nous manquons d’imagination osons attendre pour y voir plus clair !
Les logiciels de la fabrique de nos servitudes nous mettent en esclavage de manière insidieuse. Ils jouent avec nos désirs pour les transformer en besoins. Ces programmes très malins, mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l’efficacité technique, de l’illusion d’un bonheur immédiat, procuré par les algorithmes et la mondialisation marchande et commerciale, qui permet d’acheter la même nouvelle marque de chaussures de Vancouver à Moscou, d’acquérir un même téléphone android de Pékin à Rio de Janeiro, de posséder une même voiture hybride de Copenhague à Sydney.
Dans son ouvrage « La fabrique de nos servitudes » Roland Gori, psychanalyse et universitaire français écrit : » Oser résister aux fabricants de servitudes par l’utopie, l’imagination est une nouvelle manière d’agir et de penser l’infini, le complexe, l’instable, le multiple, le divers que le vivant exige. Il est urgent de détourner l’utile pour en faire du Beau. De mêler le vivant au Vrai.
Oser les majuscules pour que nos vies ne soient pas minuscules.
… Pour en sortir, il nous faut modifier nos habitudes, restaurer la force révolutionnaire du langage et de la métaphore, rétablir le pouvoir des fictions
L’utopie ne se réduit pas à un genre littéraire, à une rêverie politique d’un futur improbable, elle constitue une position éthique et politique, un style, un foyer de liberté.
C’est à travers l’histoire des » marronnages « , par les luttes sociales et l’action des esclaves qu’ils ont trouver des voies d’émancipation et de libération. Pour s’échapper de l’esclavage, ces personnes ont inventé des danses, des chants, des récits et des contes rendant leurs conditions de vie et de survie supportables. »
Pour sortir de nos servitudes et addictions des temps modernes, pour retrouver un peu de notre liberté de penser et d’agir, plus que jamais il nous faut repenser nos vrais besoins. Il nous faut résister à la voix des sirènes du « toujours plus ». Toujours plus immédiatement. Toujours posséder la dernière nouveauté sur le marché.
Résister c’est déjà redevenir libre !
Notre cerveau recèle une mine de ressources. Il ne nous reste plus qu’à inventer, à imaginer, à créer, à fabriquer à partir de ce que nous avons déjà, à partir de ce que nous connaissons déjà. Ecrivons les récits de notre vie singulière. Tricotons nos propres idées !
Débobinons le fil de nos idées. Elles nous permettent de retrouver confiance en nous-même.
Cuisinons nos propres petits plats. C’est tellement plus savoureux !