Mes mémoires : miroirs de mes émotions… à moins que ce ne soit le contraire !

Bien que ce soient le raisonnement, la culture et la cognition qui forment notre intelligence, sans la mémoire toutes ces capacités seraient creuses et vaines. Nous serions sans identité, sans singularité, sans souvenirs et sans projection vers l’avenir.
Tout, ou presque, se passe dans notre cerveau ! Nos différentes mémoires sont connectées aux différents et complexes réseaux neuronaux qui composent notre cerveau.
Elles sont toutes interconnectées entre elles & entre elles et MOI ! Elles activent et stimulent mon intelligence, ma créativité, ma capacité à interagir et à traverser les épreuves de la vie.
En un mot elles sont mes moteurs pour vivre pleinement ma vie !
Nous avons besoin de TOUTES nos mémoires pour vivre.

Petit rappel de mes différentes mémoires qui font que je suis un être singulier :

1) Mes mémoires de travail et de l’immédiateté :

> La mémoire perceptivo-sensorielle s’origine dans nos cinq sens : visuel, auditif, gustatif, olfactif et tactile. La mémoire visuelle (ou photographique) nous permet de reconnaître un visage, de percevoir les formes, les lumières ou l’absence de lumière (pour les voyants elle représente 80% des informations transmises au cerveau). La mémoire auditive nous permet de distinguer le son de la voix d’un ami de la voix de l’épicier, de ne pas confondre le bruit d’une voiture de celui d’une moto, les vibrations d’une trompette d’un violon. Grâce à la mémoire olfactive nous faisons la différence entre le parfum d’une rose et celui d’un lilas, entre l’odeur du couscous et du pain qui sort du four. La mémoire gustative nous permet de différencier le goût de la cannelle de celui du café. Et la mémoire tactile de reconnaître au toucher un tissu de velours d’une table en bois.
> La mémoire motrice – procédurale et inconsciente, se réfèrent des automatismes, des habiletés et des savoir-faire. Ce que nous faisons sans avoir besoin d’y penser, car nous avons vu faire ou appris à le faire, par apprentissage mimétique. Par exemple porter la cuillère à sa bouche pour manger une soupe… Se coiffer avec un peigne… Ouvrir une porte ou une fenêtre…De nouer les lacets…

2) Mes mémoires à long terme

> Ma mémoire épisodique (ou biographique) stocke les informations concernant les évènements vécus personnellement, avec tout ce qu’ils portent d’émotionnel en eux. Je pense à un lieu et ce lieu me revient à la mémoire comme si c’était hier ! Elle nous permet de voyager mentalement dans le passé et de ramener ce passé dans le présent…
Ce qui me touche, voire ce qui me bouleverse dans un évènement, agréable ou désagréable, c’est ce qui restera après coup . Ce sont les émotions et les ressentis qui naissent « autour de l’évènement » qui vont devenir le matériaux qui composera nos souvenirs. Nos émotions sculptent notre mémoire autobiographique, elles se gravent dans notre cerveau, plus ou moins longtemps, pour nous permettre de nous projeter dans l’avenir.
> Ma mémoire sémantique nous permet d’acquérir des connaissances nouvelles, en dehors de tout encodage sociétal et environnemental. Ainsi nous pouvons faire de nouvelles expériences physiques et mentales tout au long de la vie, par le seul désir d’ouvrir toujours davantage notre curiosité à la nouveauté. Elle nous permet d’acquérir de nouvelles formes de langage, de comprendre, d’analyser les mots et les idées, d’élaborer des concepts abstraits… Ses domaines sont illimités.

Ces deux formes de mémoires, biographique et sémantique, ne vont pas l’une sans l’autre, elles sont reliées par le biais de nos souvenirs et de nos expériences.

Alors à bas l’idée que notre cerveau a une limite d’âge !
Nous pouvons acquérir jusque tard dans la vie des connaissances, des aptitudes et faire de nouvelles découvertes … dans notre quartier, tout près de chez nous, sans aller à l’autre bout de la terre !
Notre cerveau est un muscle qui ne demande qu’à être sollicité ... de concert avec son grand ami notre corps !
N’oublions pas que notre corps et notre esprit dialoguent ensemble, chaque seconde de notre vie. L’un se sent perdu sans l’autre !
Utilisons-les raisonnablement, sans modération !

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Petit plus :
L’absence d’émotions (appelée alexithymie ou l’anhédonie) est un trouble qui handicape au quotidien la personne qui en souffre. Elle est souvent d’origine traumatique. La personne se mure alors dans la solitude, se coupe (parfois de manière progressive) d’elle même puis des autres pour ne plus ressentir ce qui la fait souffrir. La consommation anormale de substances (alcool, drogue, télévision, internet…) doit donner l’alerte, surtout chez les jeunes. Il est alors important même urgent de faire appel à une personne tierce, un thérapeute, qui accompagnera la personne afin qu’elle ne se déconnecte pas de sa propre vie en s’enfermant dans une prison mentale artificielle.
Grâce à la verbalisation, à la confiance entre le thérapeute et le patient, le devenir conscient des émotions liées à l’évènement douloureux du passé peut être actualisé, La personne peut s’autoriser à évoquer ses émotions refoulées, son ressenti blessé, ses souvenirs négatifs au grand jour. On laisse volontairement remonter à la surface de la mémoire vive les souvenirs douloureux. En parler, les travailler, les regarder en face permet de les décharger de leur charge nocive voire mortifère.
Plus tard la personne pourra ranger l’évènement difficile, consciemment et sereinement dans le tiroir du « passé ». Il aura existé, soit, mais il ne fait plus mal. La personne s’autorise alors à vivre et à ressentir ses émotions sans la peur de souffrir. La confiance en l’avenir peut se reconstruire. Entièrement.

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